Depuis que le Haricot est entré au collège, je découvre un nouveau monde, un nouveau collège. Complètement différent de celui que j’ai quitté en… 1997. Argh. Non mais 1997 quoi.

En 1997, il m’arrivait de sécher les cours en fin d’année pour aller réviser le brevet chez Dino, mon amoureux italien de l’époque (cheveux longs, lunettes, embonpoint et qui embrassait divinement… soupir). J’évitais alors soigneusement de montrer mon fameux carnet de correspondance en priant pour que le « CPE » ne me réclame pas de billet d’absence.

Même combat pour mes retards du matin, peu fréquents et souvent dûs à des tentatives malheureuses de traits d’eye-liner ratés (« paske tu tires pas ta paupière », me disait ma soeur) et surtout cachés à ma mère.

Je plains un peu la génération de mon fils, même si clairement je suis bien contente de garder tout le temps un oeil sur lui même à distance et de pouvoir pallier à l’oubli des devoirs. Je n’imagine même pas comment il va pouvoir sécher les cours le pauvre. (rire sadique)

A la première réunion de parents, le ton était donné : nous sommes à l’ère du numérique, de l’internet. Autant s’en servir pour communiquer. Genre tu peux envoyer des mails au prof de maths, juste comme ça.

Pour ne pas nous effrayer, ils ont conservé le carnet de correspondance. Pour communiquer avec nous. On communique tellement qu’à force de coller des mots dans ce carnet, il n’y a déjà plus de place. Une demi-page pour le fameux mot annuel : LES POUX SONT DE RETOUR !

Mais, il y a aussi un truc formidable qui s’appelle Pronote dans notre département (et dans d’autres d’après mes recherches, mais ça peut porter un autre nom). Pronote, c’est un peu l’oeil de Moscou des parents.

Avec Pronote, tu peux TOUT savoir. Les devoirs à faire, l’emploi du temps du lendemain, de la semaine d’après, l’évolution des notes sur le trimestre et l’année. Les absences, les retards, les punitions, les thèmes vus en classe : c’est le reflet exact de ce qui se passe au collège (les filles, les gros mots et la récré en moins).

Même que tu peux carrément installer Pronote sur ton Iphone. Si, si, c’est vrai. Genre, si ton gamin a « oublié » de noter les devoirs du week-end, y’a tout sur Pronote.

Alors, certains trouveront cet outil un peu intrusif. Personnellement, j’adore. Il me permet, tout doucement (parce que faut pas le bousculer le loustic !), de rendre le Haricot plus autonome. C’est un élève très doué, mais pas du tout consciencieux, très tête en l’air (comme sa mère, hum), et parfois brouillon et peu soigneux. Il « oublie » souvent de noter les devoirs, ou n’en note que la moitié.

Il y a du mieux, l’an dernier, il mentait, ne notait pas ses devoirs pour ne pas avoir à les faire. A ce moment-là, j’aurais bien eu besoin de Pronote, parce que j’ai mis des mois à m’en rendre compte.

Mon fils est un modèle de politesse, de vivacité… et de filouteries ! Je crois que je l’aime comme ça.

Pronote nous sert aussi à « planifier », anticiper. Et à prouver, démontrer au Haricot la pertinence de commencer à réviser le lundi, un contrôle prévu pour le mercredi ou de commencer au brouillon son devoir de maths pour que sa copie à rendre soit bien propre.

Nous n’en sommes pas encore au stade de la confiance totale et aveugle en l’organisation de notre garçon donc ce système nous aide bien. Et me rassure en tant que mère poule légèrement surprotectrice.

Et enfin, je crois jamais je ne cesserai « d’être derrirère lui » comme le dit sa prof de français. C’est mon enfant, je me dois de lui donner toutes les cartes en main, toute l’aide possible dans sa scolarité.

J’ai eu la chance d’avoir une maman de substitution, ma soeur, pour vérifier, corriger, apprendre, transmettre, je veux faire la même chose avec mes enfants.

Alors, je ne vous cache pas que le soir, ça râle un peu du côté de la chambre des enfants. Je crois que le Haricot maudit les inventeurs de Pronote sur quatre générations. Mais il admet volontiers que l’on se sent bien mieux quand on est sûr d’avoir fait tous ses devoirs en temps et en heure !