Hier soir, après le bain de mes enfants (qui profitent de pouvoir encore le prendre ensemble), alors que je rhabillais la Fève j’ai regardé ses petites fesses dodues et ça m’a rappelé une anecdote dont je ris aujourd’hui mais qui m’avait franchement fait chier ennuyée il y a quelques années…

C’était à la fin de l’année 2000, j’étais alors toute jeune maman (et toute jeune tout court) et j’allais à la fac, confiant le Haricot à une nourrice ou à mon père puis à la crèche parentale. Alors que ma fille n’a jamais été malade en 10 mois, le Haricot l’était souvent : bronchiolites, fièvre inexpliquée, coups de froid… A la crèche, il rapportait tous les microbes qu’il pouvait à la maison.

Un soir, la fièvre est montée, vite et bien. Mon tout petit bébé de 8 mois était amorphe, ne jouait ni ne souriait plus. Je vivais alors chez mon père et il nous a emmené aux urgences pédiatriques.

Nous avons été très bien accueillis et pris en charge. J’ai dû hausser le ton pour rester avec mon bébé pendant qu’on lui plaçait une sorte de poche pour recueillir son urine, mais en dehors de ça, tout s’est bien passé.

Et puis, un second pédiatre est venu l’examiner. Puis un troisième. Ils ont passé 30 minutes chacun à examiner les fesses du petit, à toucher cette tâche bleue qu’il a au creux des reins…

Une infirmière puéricultrice est venue nous voir… et n’est pas repartie. Elle m’a posé beaucoup de questions : comment je gérais cette maternité précoce, si les nuits se passaient bien… Les questions, j’avais l’habitude. L’habitude aussi qu’on ne me pense pas capable de bien m’occuper de mon bébé… Mais là, c’était un peu trop…

La puéricultrice est partie. Et l’assistante sociale est arrivée. Elle  m’a dit tout de suite que personne ne jugeait personne ici. Que craquer, ça pouvait arriver. A toutes les mères.

Je l’ai vue venir tout de suite. La question que moi je me posais, c’est en quoi une fièvre peut-elle donner à suspicion de maltraitance… J’allais vite le savoir.

– Vous savez, il y a certains bleus, certains hématomes placés à des endroits qui ne laissent pas de doute sur leur provenance.

– Quel bleu ?

– Le gros hématome que le petit a au-dessus des fesses. Il a l’air assez ancien, il ne lui fait pas mal, mais ça nous paraît… étrange.

– Ah ah ah ! Mon frère a le même comme beaucoup de bébé métisse. C’est la tâche des métisses quoi, vous connaissez pas ? Enfin, ma mère l’appelle comme ça…

– Une tâche propre aux bébés métissés. Bien sûr.

Je vous rassure, très vite, un nouveau pédiatre a examiné le Haricot et s’est rendu compte que ce très gros bleu était tout à fait normal. J’ai appris ce jour-là, de même que les pédiatres et les infirmières, qu’on appelait ça une tâche mongoloïde.

Six ans plus tard, je retrouvais cette tâche sur les photos de bébé de mon futur mari, métissé lui aussi.

Aujourd’hui, Monsieur Nanou ne l’a plus et il ne reste qu’une toute petite ombre grise au-dessus du popotin de mon Haricot.

Je garde un goût mi-amer mi-amusé de cette épisode catastrophe aux urgences !

Et chez vous, y’a des bébés à tâches ?

 

P.S : La Fève ne porte pas cette tâche, comme quoi, les voies du métissage sont impénétrables !

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